José était tombé amoureux de Portland et était impatient de voir ce que j’en pensais. Après avoir passé tant de temps ensemble à étudier chez dans le salon de l’un ou de l’autre, Portland est la ville idéale pour s’imaginer à nouveau voisins et aller danser le soir. Ma première journée s’est donc déroulée en plein air (comme toutes les autres !). Le Washington Park abrite toutes sortes de choses tels qu’une roseraie, un amphithéâtre, un jardin japonais, un arboretum, d’autres réservoirs et j’en passe. Situé à deux pas du centre-ville, il y a de quoi tomber sous le charme de Portland certes bizarre, mais où la vie semble un chouïa plus douce qu’ailleurs.

Pour le déjeuner, nous nous installons dans l’amphithéâtre. Je connaissais le jeu d’enfants qui consiste à s’allonger et à rouler dans l’herbe sur une pente. Je connaissais un peu moins « la descente d’amphithéâtre » dans la même position. Nous regardons les enfants courir un peu partout autour deux nous, deux adolescentes habillées avec les mêmes vêtements, un groupe de garçons jouant aux Backstreet Boys sur la scène. Encore une fois, le temps s’arrête dans ce doux moment de méditation. Puis nous reprenons notre promenade, non sans courir dans l’herbe pour copier les enfants, et parce que ça faisait longtemps.


L’avantage avec les tables françaises d’Oldenborg, c’est que je pouvais souvent parler de mes voyages à venir et demander conseil aux étudiants venus des quatre coins du monde. « Qu’est-ce qu’il ne faut pas louper à Portland ? » Deux choses donc : la librairie Powell’s et le jardin japonais. Des livres et des jardins, il en faut vraiment peu pour être heureux.



L’exposition temporaire s’appelle Shokunin: Five Kyoto Artisans Look to the Future, shokunin signifiant « artisan ». Mon œil peu entraîné s’étonne devant les laques, les poteries, le bois ou le tissage. C’est frais et serein, avec un sens du détail toujours touchant. Sur la photo en haut à gauche, j’aime beaucoup l’utilisation du galet de la ficelle pour stabiliser le panneau.
Précédemment, sur l’article sur le jardin botanique de Denver, j’avais dit avoir été un peu déçue du jardin japonais. Ici, l’endroit recèle de petits chemins et nous amène d’ambiance en ambiance tels des jardins dans le jardin. Il y a peu de monde alors nous avons l’impression d’être un peu seuls au monde, ce qui est parfait pour prendre le temps de découvrir ou redécouvrir la symbolique associée au jardin japonais. On aura pu s’asseoir sur un banc et voir les quatre saisons sous nos yeux, observer un karesansui d’en haut et puis se rendre compte une fois à l’intérieur qu’en effet, on ne sait pas d’où vient le son de l’eau, s’asseoir sur des tatamis fragiles (ce qui a fait beaucoup rire Isaiah parce qu’apparemment on en trouve vraiment partout dans les maisons japonaises), regarder les carpes koï et chercher des tortues.


Isaiah répond avec patience à toutes mes questions curieuses, et accompagne notre promenade d’anecdotes (on ne compte pas les surfaces des maisons en mètres carré, mais en nombre de tatamis, par exemple). Ainsi, cela apporte une autre dimension à notre visite et le jardin prend vie, animé par les souvenirs d’enfance de mon ami faits de tortues, d’orages, de haricots pour lutter contre les mauvais esprits et du parfum des champs de riz.








Ann et Kent, les parents de Callie, m’avait dit d’aller absolument faire un tour à Salt & Straw et de faire la queue s’il le fallait ! C’est chose faite (trois fois en tout) et plus qu’approuvée : le sorbet à la fleur d’oranger et pétales de fleurs accompagné de glace au chocolat était à tomber.
Le soir, copain de danse oblige, nous sommes allés danser le West Coast Swing à Portland. Seul petit pépin du séjour, j’ai eu le malheur de danser avec un gentil débutant qui m’a marché sur le pied en m’arrachant l’ongle du gros doigt de pied au passage. Ouille. J’ai donc baptisé ma nouvelle paire de chaussures de danse en bonne et due forme, c’est-à-dire en le payant proprement (quoique…) de ma personne. A retenter, mais pas maintenant !