Durée moyenne d’une visite à Kew Gardens : trois heures. Durée de notre visite : sept heures, interrompue par l’annonce de la fermeture. J’envisage de créer une catégorie « jardins & serres » dans le blog pour partager mon enthousiasme pour les jardins botaniques. Kew Gardens vient s’ajouter à la longue liste incluant Denver, Portland, Los Angeles, Montréal, Pasadena, Nantes, Claremont, et encore, je ne vous ai jamais parlé des jardins royaux de Bruxelles qui n’ouvrent que trois semaines par an et dont j’en suis encore émerveillée. Kew Gardens est un peu particulier dans ma liste des jardins à visiter, car il était une référence importante dans mes recherches sur l’influence orientale dans les jardins français du 19e siècle. Sa pagode à plusieurs étages me fascinait, mais je n’avais jamais réussi à l’inclure dans mon mémoire car elle sortait de ma chronologie…
Dave Chihuly, Sapphire Star, 2010. Tiens, tiens, un artiste qui m’évoque bien quelque chose…
Un petit air de Nantes avec les camélias du Japon.
Des couleurs exotiques, qui font voyager un peu plus loin que l’Angleterre.
Le plan est immense et il n’est pas simple de savoir par quel bout commencer. Nous commençons donc par suivre les sculptures de verre. Nous passons sous une arche en ruines et le cartel nous indique qu’elle a été construite en même temps que le jardin, déjà en ruines. Autrement dit, elle fait partie des follies du jardin irrégulier typique, c’est-à-dire de ces petites constructions qui confèrent au jardin un caractère un peu pittoresque ou romantique. C’est toujours amusant d’en voir une grandeur nature quand on les a étudiées longuement sur des gravures ou des cadastres.
Les Macchias ! Je les trouve toujours aussi fabuleuses…
Dale Chihuly, « Tabac Basket Set with Midnight Lip Wraps », 2010.
Dale Chihuly, « Early Persians », 1980.
Des coquillages réalisées entre 1980 et 1988.
Dave Chihuly. Si vous suivez un peu l’Astroniste, ce nom doit vous évoquer quelque chose. J’ai découvert cet artiste à Seattle où un musée entier est dédié à son travail spectaculaire. C’est avec beaucoup d’étonnement et de joie que j’ai appris qu’il faisait également l’objet d’une exposition à Kew Gardens. Les oeuvres de Chihuly se mêlent très bien à l’environnement du jardin. J’en étais déjà convaincue à Seattle, j’en ai eu la preuve à Londres.
La Galerie Marianne North. 882 peintures réalisées entre 1871 et 1885 et dans 17 pays. Autrement dit, Marianne North est devenue une de mes nouvelles héroïnes.
Un tout petit aperçu de l’intérieur de la galerie, dont les murs sont recouverts de peintures. Si vous voulez les voir plus en détails, cliquez par ici.En équilibre sur une des branches d’un magnifique chêne rouge, et toujours fière ambassadrice de Nantes.Ce qui est chouette dans le jardin, c’est que la pagode n’est pas visible partout comme un phare. Elle se cache parmi les arbres et quand elle « apparaît », c’est comme si elle disposait d’un cadre pour la mettre en valeur.Edifiée dans les années 1760 par William Chambers, qui est aussi l’auteur d’un ouvrage de référence sur les jardins chinois, la pagode était à voir une fois dans ma vie. C’est fait, et effectivement, elle est vraiment impressionnante.J’adore ce portrait de ma maman sous un prunier en fleurs : on dirait un arrêt sur image d’un film un peu contemplatif.Dave Chihuly, Niijama Floats, 1992-2018. Je ressens encore une pointe d’excitation à la vue de ces sphères de verre, qui s’intègrent parfaitement dans le décor du karesansui (ou jardin sec).
Prendre le temps de poser ses pieds sur chaque pierre. Les « pas japonais » incitent à la contemplation dans le jardin.
Selfie sous les pruniers.
La végétation des jardins japonais a toujours été ma préférée : je ne sais pas quelle est cette plante, mais j’aimerais beaucoup en avoir une chez moi.
Cerisiers, pruniers, je ne sais plus, mais ces arbres sont magnifiques.
Dans le jardin japonais, on peut voir un Chokushi-Mon (Passerelle du Messager impérial) surmontant le jardin (au-dessus du jardin sec, sur la photo des Niijama Floats), réplique plus petite d’un Karamon dans un temple à Kyoto (Nishi Hongan-ji) réalisée en 1910 pour une exposition tenue à Londres même. Etudier les Expositions universelles, c’est aussi un sujet de recherche que j’aurais aimé avoir…
Dale Chihuly, Chartreuse Hornet Polyvitro Chandelier, 2001. Bienvenue dans la première des nombreuses serres de Kew Gardens.De petites fleurs africaines, dont j’ai oublié le nom, mais qui m’ont marquée pour leurs couleurs incroyables : oranges, jaune avec des pétales dont la base tire sur le violet. On a l’impression qu’elles pourraient changer de couleur en appuyant dessus. Bref, elles m’évoquent de la science-fiction, du futurisme et tout un tas de trucs un peu bizarres.Quand les oiseaux de paradis ressemblent vraiment à des oiseaux…Dale Chihulu, Turquoise Marlins and Floats, 2015. Effet miroir et touches de rose très, très chouettes.
Schefflera macrophylla : une plante que j’aurais pu qualifier d’extraterrestre.
Olearia Pannosa « Silver Daisy Bush » : on dirait vraiment des fleurs du désert.
Cylindrocline lorencel : une plante qui est passée très près de l’extinction. Les scientifiques l’ont fait pousser à nouveau grâce aux dernières cellules existantes de cette plante.
Je découvrais aussi la flore australienne, que je n’ai jamais vue dans son habitat naturel. Alors que je commence à me familiariser davantage avec les plantes du monde entier grâce aux visites de serres, les plantes australiennes m’ont vraiment fait l’effet de voir quelque chose d’exotique. Même les marguerites qu’on pourrait juger assez simples et banales à première vue m’émeuvent. J’ai trop lu Sarah Marquis, je crois.
Vue sur les toits de la serre.
On n’a pas trop l’habitude de voir ces arbres de cet angle-là.
Serre gigantesque avec une sculpture de Chihuly majestueuse au centre.
Pouvoir grimper en haut d’une serre : le bonheur.
La réelle valeur ajoutée de ces serres vient de la possibilité de prendre les escaliers pour atteindre un balcon ceinturant la structure. On voit les plantes sous un nouveau jour, et les serres n’en sont que plus majestueuses.
Pour moi, les oeuvres de Chihuly pourraient s’apparenter à des plantes et effectivement, la nature tient une part importante dans le travail de Chihuly. Sur cette image, je trouve qu’il devient difficile de faire la différence entre les plantes réelles et celles imaginées par Chihuly. Un vrai tour de maître qui m’émerveille encore : je crois que ces oeuvres sont vraiment faites pour être admirées dans la nature.The Cherry Walk : nous sommes restées béates devant cette allée de cerisiers en fleurs aux parterres parsemées de tulipes et rehaussés d’oeuvres de Chihuly. Il y a quelque chose d’irréel et de vraiment bouleversant de cette scène, mais je ne saurais pas dire quoi exactement.En attendant, ces tulipes, eh bien, j’en perds mes mots, mais je serai bien restée à les regarder encore longtemps. Cependant, nous étions bien avancées dans l’après-midi et il était grand temps de s’arrêter pour déjeuner. Suite de la visite dans le prochain article !
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