Avec un titre en clin d’œil à mon article bilan de l’année dernière de l’année dernière, voilà les dernières images concluant ces deux années de ma vie en Californie. A presque deux mois depuis mon retour, il est bien temps de publier officiellement un article pour raconter les évenements qui ont marqué les dernières semaines du semestre, outre mes deux voyages dans le Colorado et dans l’Oregon.
Kathia & Gvantsa Buniatishvili – Libertango
Et quoi de mieux que Libertango pour animer cet article, morceau qui m’aura accompagnée d’une drôle de manière réapparaissant dans ma vie de manière inopinée : à Boston dans un club de jazz, dans un duo de pianos par deux amis pendant un concert organisé par ma professeure de piano et dans lequel j’ai joué. Le bourdonnement de l’action, l’énergie de l’exploration et des nouvelles expériences, la tristesse due à ce qu’on laisse aussi derrière soi : tout y est dans ce morceau de Piazzolla exprimant la transition vers une nouvelle vie et vers de nouveaux horizons…
N.B. La photo en une de cet article vient d’Ariane !



Mardi 22 Mai 2018, 10h55, dans le FlyAway Bus direction LAX.
Le train est définitivement l’endroit idéal pour la réflexion. Compter le nombre d’articles écrits pour l’Astroniste depuis Août 2016 (155 avec celui-ci), le nombre d’heures passées sur une piste de danse (une dizaine d’heures par semaine), le nombre de pots de glace consommés ces deux dernières années (incalculable), le nombre de fois où ma porte d’entrée s’est refermée sur un visage que je ne reverrai pas avant longtemps, etc. Passés les quelques moments de détresse dus à l’approche du départ, je me sens plutôt sereine. Les distances me semblent désormais moins grandes alors j’ai l’impression que je ne me « débarrasserai » pas des amis et personnes qui ont marqué ma vie en Californie aussi facilement. J’emporte avec moi deux années d’expériences personnelles intenses qui j’espère, me pousseront à m’épanouir encore plus.
« Tu es la personne la plus compliquée que j’ai rencontrée, et je trouve cela beau ! », me dit un jour José. « En fait, je suis une personne compliquée qui aurait voulu être simple ». On rit. Cela me va parce que les moments où je ressemble à la personne que je voudrais être sont de plus en plus fréquents.


Aucun regrets sur la dizaine (ok, quinzaine) d’heures passées chaque semaine pour les cours de japonais, enrichissants à tout point de vue. Je peux affirmer sans crainte que c’étaient les cours les plus intéressants auxquels j’ai pu assister dans toute ma scolarité. Me plonger dans un manuel de japonais est donc toujours un plaisir. Ainsi, l’autre grande étape franchie depuis mon retour, c’est mon inscription au D.U. Langue et Culture Japonaises à l’Université de Nantes. J’ai hâte de pouvoir continuer à pratiquer la langue et rencontrer de nouvelles personnes passionnées de culture japonaise. Le prochain grand voyage, c’est le Japon ? C’est le Japon !




Cette fin de semestre se fait aussi sous le signe des retrouvailles ! Joaquin est venu rendre visite à sa petite amie pour sa remise de diplôme alors nous avons orchestré tous les deux une surprise à Ariane et Grete qui ne se doutaient pas qu’en venant déjeuner avec moi, elles retrouveraient aussi un ancien copain ! Dans la foulée, Ariane aura perdu une poignée de cheveux arrachés par Grete sous l’effet de la surprise…
Tradition oblige, j’assiste à la soirée organisée par I-Place (International Place) sur le campus qui réunit les étudiants étrangers et les résidents de langue. J’ai eu le droit à une sorte de remise des diplômes avec un joli carnet Moleskine et Alex avait été désignée avec deux autres étudiants pour prononcer le discours de fin d’année. Comme l’année dernière, la soirée a été un peu émouvante et parfaite pour conclure le semestre académique. Effectivement, je n’ai pas assisté à la remise des diplômes, préférant partir avec José et Isaiah me mettre au vert…
Derniers jours avant que les étudiants ne rentrent chez eux. Mon agenda n’a plus de place pour écrire et je fais des listes à côté pour ne rien oublier. Il faut organiser des dîners, des cafés, des sorties pour dire au revoir. Je fais donc une dernière réserve de glace dans mon congélateur et John nous rejoint pour le dessert avec son entrain et sa bonne humeur habituelle. Aucune photo de John, mais pour l’anecdote, je dirai que notre amitié a même résisté au fait que John a été étudiant dans mon cours de français ce semestre et que nous avons cuisiné ensemble des brownies à l’avocat et au chocolat sans sucre…


Avant notre randonnée à Hollywood, José m’invite à prendre le brunch chez lui où plusieurs amis sont réunis. Je retrouve Isaac (nous l’avions bien dit que nous pourrions recroiser des gens sur le campus et qu’il ne s’agissait que d’un au revoir !) et Cynthia, sa petite amie. J’ai droit à un pancake énorme et à une ambiance tout à fait chaleureuse, comme pour un dimanche idéal.

J’ai passé ma dernière soirée à Los Angeles à Los Globos, une boîte de nuit qui abrite un événement unique en son genre. Un soir à Angel City Fusion, un danseur (que j’ai nommé officieusement Jack Sparrow du fait de son look un peu original) m’invite à aller poursuivre l’expérience de la fusion dance : « The Floor Improv Night, Monday night. » Le problème vient du fait que c’est le lundi soir : pas pratique du tout. Mais puisque le semestre est terminé (et les obligations professionnelles avec), Guillaume vient nous chercher Grete et moi, direction… Pasadena. Nous sommes effectivement allés d’abord dîner dans un restaurant tibétain (le seul authentique de la région !) où un autre ami danseur, Christian, est venu nous rejoindre. Ensuite, nous avons pris la direction de Silverlake (magnifique de nuit !) sans trop savoir dans quoi nous allions nous embarquer…
Un quart d’heure avant le mash-up, la salle est encore vide mais baignée de musique latine. Ruslan Sirota, le musicien invité pour la soirée, nous dit bonsoir avant de monter sur scène. Les gens arrivent petit à petit, une femme vient introduire la soirée : organisme à but caritatif, les bénéfices servent à promouvoir l’enseignement de la musique aux enfants issus de milieux défavorisés. Puis, une danseuse tout de noir vêtue, si ce n’est son borsalino et les diamants sur ses bottines, s’avance. Les gens l’entourent, la musique commence et elle se met à danser une samba endiablée et sensuelle. Le ton est donné. Les danseurs s’enchaînent, tout comme les musiciens, tous plus impressionnants les uns que les autres. Breakdancers, salseros, danseuses orientales,… Une fois, tout le monde danse, une autre fois, des cercles autour de danseurs solos se forment spontanément. Chanteurs, rappeurs et DJs se relaient sur la scène. La musique ne s’arrête jamais et évolue dans une improvisation constante que tout le monde suit. J’ai le coeur qui palpite encore de cette ambiance chaleureuse et de toute cette énergie lumineuse et positive.
Dernière journée à Claremont. Isaiah et moi avons atterri à Los Angeles le dimanche, et après l’avoir aidé à déménager ses affaires pour son installation dans son nouvel appartement pour l’été, nous sommes allés faire un tour dans le Wilderness Park. Pour l’anecdote, nous avions déjà essayé de faire deux fois la randonnée tous les deux, mais deux fois, nous avions été refoulés à l’entrée à cause des risques d’incendies. La troisième, c’est la bonne (même si on a conservé le suspense jusqu’au bout !). Avec le recul, pouvoir partir m’exiler dans la nature le week-end est définitivement une des choses qui me manquent le plus depuis mon retour.
Le lendemain, jour du Memorial Day, Isaiah m’emmène (encore !) manger une glace (menthe et fleur d’oranger) chez Bert & Rockys dans le Village, prolongeant encore le doux sentiment de vacances et d’insouciance ressenti à Portland. Enfin, Guillaume vient me chercher à Oldenborg pour me déposer à l’aéroport, dernier visage familier pour sceller le chapitre californien de ma vie…
eh oui parfois on ne veut pas partir dans le lieu où on a beaucoup eu de joies et de bons moments
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