Depuis le mois d’août, j’ai pris l’avion vingt fois. Moi qui étais terrifiée à l’idée de voler depuis quelques années, c’est un exploit. Je suis actuellement à Tallinn, en Estonie, et pour le moment, je ne profite pas beaucoup de la ville du fait d’une sensation de « déphasage intense » qui me poursuit depuis deux jours. Après avoir visité les Etats-Unis en large et en travers (littéralement ! De Los Angeles jusqu’à Boston…), avoir vu d’autres pays et même un autre continent dans un rythme assez soutenu, mon esprit et mon corps semblent avoir compris que l’été est sur le point de revenir…
En musique avec de la bossa nova qui allait très bien avec l’humeur du moment…
N.B. : Cet article présente plusieurs événements qui se sont déroulés à Pomona ou plus largement à Claremont depuis mon anniversaire jusqu’au dernier jour du semestre académique. Ils ont pour fil directeur le fait qu’ils aient rassemblé beaucoup de monde : les résidents de langues en grande partie, mais pas exclusivement !

Lundi 15 Mai 2017, Caffè Néro à Boston.
Boston a une espèce d’aura européenne qui me fait me sentir déjà de retour à la maison. J’écoute de la bossa nova alors que les panneaux lumineux du Paramount brillent de mille feux, un peu comme si je m’étais isolée un moment pendant une grande fête costumée qui battrait encore son plein. Cela ne fait que renforcer mon humeur heureuse et triste à la fois. A l’heure où j’écris, je revois mon mari dans une dizaine de jours, ma soeur dans encore moins longtemps et j’ai hâte de retrouver une autre bulle, différente, plus intime et familière, et qui apportera aussi son lot de souvenirs et d’aventures durant l’été.
Feliz e Triste. C’est un peu le sentiment du moment. Pomona et moi, ce n’est qu’un au revoir temporaire, jusqu’au mois d’août prochain. Pour le reste, pour les autres personnes, les amis, c’est moins facile. Pomona est une espèce de bulle dorée, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose. C’est juste une manière de faire, comme une autre.


Mais littéralement, nous vivons tous ensemble huit mois dans l’année : nous étudions ensemble, travaillons ensemble, mangeons ensemble, sortons ensemble, dormons ensemble (enfin, disons au même endroit). Et peu importe que les personnes à côté de vous soient vos collègues, vos amis proches, un voisin dont vous ne savez toujours pas s’il s’agit d’un robot hyper sophistiqué ou non, un étudiant que vous appréciez moins, une étudiante de votre dortoir qui vous fait penser à Hermione Granger, des personnes qui vivent dans votre couloir mais que vous n’avez jamais entendu parler français, des étudiants de passage, etc. Peu importe, car ne plus les voir est étrange. La force de l’habitude, peut-être ? Je pense que c’est un peu plus que ça : la force de l’esprit de communauté.
Oh bien sûr, il y a les têtes que je verrai au mois d’août prochain et des nouvelles que je rencontrerai, et en même temps mon coeur se serre un peu de nostalgie. Non pas parce que c’était parfait, mais parce que c’était unique. Et les amitiés et autres liens qu’on crée dans cet environnement sont uniques.


Une dernière étreinte, on se souhaite bonne chance et à bientôt, et la personne avec qui vous avez passé les huit derniers mois disparaît de votre champ de vue. C’est une danse : une sorte de ronde qui tourne harmonieusement et dans laquelle des gens venus des quatre coins du monde s’insèrent, puis finissent par repartir. Et la ronde tourne et tournera encore longtemps, physiquement à Claremont, et de manière plus subtile, dans nos coeurs…
Vendredi 12 Mai 2017, International-Place : dernière soirée pour dire au revoir aux étudiants internationaux. J’ai veillé toute la nuit pour terminer mon essai de philosophie, écrire des articles pour l’Astroniste et dire au revoir à Grete et Ariane. A quatre heures du matin, c’est le départ de Claremont pour LAX et prendre l’avion en direction de… Boston ! On n’en a pas encore fini avec les Etats-Unis !
Ci-dessus, une vidéo du discours de Sabrina préparé pour l’événement.

Quel expérience 👌👍
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C’est peu dire ! 😉
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