J’aurais pu nommer cet article « Thanksgiving », mais c’était un peu trop banal. Cette année, nous avions réservé Halona, le chalet appartenant à Pomona College, pour aller y manger une raclette entre amis. Un « Friendsgiving » comme on l’appelle ici… Mais cette année aussi, Thanksgiving, c’était quelques jours avant et quelques jours après alors je vous invite à venir découvrir ces jolis souvenirs créés sous le signe de l’amitié (et de la nourriture aussi, avouons-le).
N.B. La photo de couverture a été prise avec l’appareil photo de Grete !
On the Sunny Side of the Street
Le week-end d’avant, Rhiannon, coordinatrice du club de Blues, organisait une sortie à Los Angeles pour aller danser la fusion dans un événement assez connu dans les environs « Angel City Fusion ». Pour Thanksgiving, l’entrée était gratuite à condition de ramener une tarte. Rhiannon étant végane, nous avons décidé de cuisiner deux tartes à la citrouille végétaliennes, plus pour le plaisir de cuisiner qu’autre chose (le prix de l’entrée étant plus que raisonnable). D’une, je pense sincèrement (et Grete et Rhiannon partagent mon avis) que c’est une des meilleures tartes que nous ayons jamais mangées et pas seulement parce que danser donne faim, et de deux, nous avons passé une des meilleures soirées dansantes du semestre !
Pour cette célébration familiale (où mes amis font office de famille d’accueil), les sablés aux amandes sont de rigueur ! J’ai investi dans quelques emporte-pièces et le chat a eu beaucoup de succès auprès d’Ariane…




Jeudi 23 Novembre 2017, 2h03, quelque part au milieu du désert entre Claremont et Idyllwyld.
Sieste terminée, j’ai passé les deux dernières soirées à danser le swing à Los Angeles accompagné d’Isaiah, un autre mordu de danse. Hier, nous étions d’ailleurs à Orange, avec un big band venu joué exprès pour la soirée annonçant le week-end de Thanksgiving : ambiance Retour vers le Futur assurée, surtout lorsqu’on nous annonce que la touche originale du dernier morceau sera la guitare électrique. Le groupe était génial mais apparemment, qui dit live band dit forcément swing endiablé, loin de mes Count Basie ou Artie Shaw favoris qui sont nettement plus tranquilles…
Maintenant nous sommes dix serrés dans deux voitures, et tout est rentré dans le coffre : la tarte à la citrouille végétalienne, les sablés aux amandes décorés avec amour, les deux kilos de raclette, et autres provisions. On espère du froid et de la neige, mais il faut croire que la météo jalouse notre raclette et a décidé qu’il ferait très beau et surtout très chaud, même la nuit. Pourtant, nous avons eu de basses températures ces dernières semaines ! « Basses » est un terme relatif, mais disons qu’il faisait suffisamment frais pour faire jaunir les feuilles et donner à Claremont des allures automnales, chose que nous n’avons pas eu avant mi-décembre l’année dernière. Soit, pour la raclette, on n’aura qu’à allumer la clim’…


Quel plaisir de retrouver l’idyllique Idyllwild ! Surtout, dans la montagne où il fait un peu plus frais, l’environnement a pris des airs d’automne véritable. Lumière dorée, feuilles rousses, légère brise, j’ai l’impression d’être entrée dans un nouvel univers et ce passage dans une brèche spatio-temporelle différente est plus que bienvenu.




On achète du bois pour allumer un feu une fois de retour à Halona, on s’arrête devant une agence immobilière pour choisir le chalet hors de prix dans lequel on voudrait vivre et on visite les boutiques un peu excentriques du village, de celle qui vend des confitures maison à celle de la diseuse de bonne aventure. Tout est paisible et les messages sur les portes des magasins indiquant de laisser son chien et son cheval (!) dehors avant d’entrer donnent vraiment l’impression d’être entré dans un monde à part.



De retour à Halona, on s’affaire. Il faut bouillir les pommes de terre, faire cuire le pain, mettre la table, mais aussi allumer le feu, installer la Wii (qui n’a jamais marché malheureusement), mettre un peu de musique et allumer de jolies lumières. La préparation d’une fête est d’après moi, toujours l’un des meilleurs moments…
J’avais commandé la raclette dans la fromagerie du village et j’avoue avoir été un peu dubitative quant au résultat : hors de prix (le double de ce qu’on paierait dans une bonne fromagerie française), texture un peu sèche, emballage étrange… Finalement, elle s’est avérée très bien ! Ouf.




Raclette, pain estonien, tarte à la citrouille végétalienne, glace et sablés aux amandes : on peut faire difficilement meilleur ! Notez aussi que pour beaucoup d’entre nous, la raclette d’Halona était un peu le baptême dans la culture fromagère française. Même Grete qui a passé une année en France n’avait pas eu l’occasion d’y goûter.







Une fois de retour, je commence à préparer le petit-déjeuner avec ceux qui sont enfin réveillés. Le pain estonien passe très bien, et j’aurais été prête à le manger avec le beurre à l’ail maison de la veille s’il en était resté… Mais les petites confitures à la mangue et à la fraise achetées par Guillaume dans le village ont très bien fait l’affaire.
Le soir, de retour à Claremont, on refait une soirée raclette avec les restes, en comité réduit cette fois : il y a assez de nourriture pour refaire un grand dîner avec Alex, Ariane, Grete et Isaiah. La seconde raclette est aussi bonne que la seconde et nous avons même initié une nouvelle personne de notre cercle d’amis aux joies des plats d’hiver à la française !