En Suisse, il est possible de prendre un pass journalier permettant de voyager dans tout le pays librement. Un peu après Noël, Ryan m’a emmené à Gruyères en Gruyère, district (comté ? haha) où les musées et restaurants étaient encore ouverts. Nous avons pris le train très tôt le matin et avons filé vers les paysages enneigés en regardant le soleil se lever.
Ah le voilà, notre cliché suisse avec ses vallées enneigées !Arrivés à Gruyères, il fait encore un peu sombre et frais. On a l’impression d’arriver un peu avant que le village ne s’éveille.
Exploration du mur d’enceinte
Le jour se lève petit à petit…
Dans Gruyères, pas un chat (enfin si, un). Le village est réputé pour être touristique, pourtant tout était très calme. Nous étions seuls dans le musée du château, seuls dans le musée Giger (et j’aurais préféré qu’il y ait un peu de monde parce que c’était un peu glauque…).
Ryan et moi faisons connaissance avec les locaux à vibrisses.Avec les montagnes, on peut prendre le temps de voir le jour se lever. C’est une sensation assez magique.Dans le château, l’exposition temporaire portait sur un sujet original : le calendrier de l’Avent ! Le premier calendrier remonte à 1903 et il en existe de toutes les formes. Depuis cette visite, j’ai très envie de coder un calendrier de l’Avent rigolo (et sans l’affreux chocolat qu’on peut trouver dans les calendriers de supermarché).La Salle des Baillis, avec des peintures représentant de fausses colonnes et des rinceaux en tout genre par Maître Cuen vers la fin du 17e siècle. Je regrette de ne pas avoir Justine, ma colocataire peintre, avec moi !Et ça, c’est nous, toujours emmitouflés dans nos écharpes et bonnet car il fait assez froid dans le château.Dans la salle comportant de nombreux trophées de chasse (plutôt inquiétants, car ils donnaient l’impression de tous nous fixer…gloups), il y avait cette chaise qui bizarrement, m’évoque les oeuvres de Giger que nous allions voir ensuite.« Tout est bien qui finit bien ». J’aimerais vraiment pouvoir me raccrocher à cette phrase.
trop grand ? Pas moi…
Ryan pose dans la cour du château
Je retiens surtout qu’au pied de la montagne, il y a une chocolaterie quelque part !
On passe de salle en salle où les décors sont tous différents les uns des autres, tel un voyage express dans l’histoire du château. Pas le temps de se lasser. On file ensuite faire un tour dans les jardins avant de retourner dans le coeur du village. La suite ? Nous avions le choix entre le musée tibétain et le musée H.R. Giger. Après discussion avec la caissière du musée, nous avons opté pour le second. Ce n’est pas ma première rencontre avec les oeuvres de Giger, que j’ai déjà vues au Lieu Unique à Nantes en 2017 (déjà !).
Le contraste entre le jardin régulier et les montagnes est assez insolite…Du sucre glace, de la meringue, un pavlova, du toblerone blanc… Je ne peux pas m’empêcher de faire des associations avec des desserts. Si ça se trouve, c’est en fait de la noix de coco…Une montagne avec une arête lumineuse, comme un immense animal.On passe devant le musée tibétain… Honnêtement, dans un si petit village, suis-je la seule étonnée de voir qu’il y a trois musées, dont un musée tibétain et un musée sur un plasticien à l’art assez sombre ?L’entrée du musée H.R. Giger donne le ton.
Le sol du musée Giger
H.R. Giger, « Hommage à S. Beckett »
Bon, H.R. Giger n’est toujours pas mon artiste préféré, néanmoins je dois reconnaître qu’on se laisse prendre au jeu de s’immerger complètement dans son univers. Les sols et les murs sont recouverts de gravures, nous sommes seuls et tout est noir. En fait, je préfère largement me retrouver en face d’oeuvres en noir et blanc. Il y a parfois quelques oeuvres en couleur, en rouge vif par exemple, et je les trouve finalement bien plus inquiétantes que les autres.
Je lui dis ce qu’il y a au plafond ou pas ?Je dois reconnaître que la muséographie est vraiment réussie. J’aimerais m’arrêter sur l’incroyable structure visible par transparence mais l’ombre sur le mur me terrifie.
Une sculpture de Ralf Abati
Une sculpture de Ralf Abati
Dans le musée, il y a une exposition temporaire, « Intermezzo surréal », présentant des oeuvres de Ralf Abati assez fascinantes… Les sculptures ont un côté un peu « marin », non ? Cela permet de faire une pause avant de replonger dans l’univers de Giger.
Peut-être la seule oeuvre rigolote du musée !
Toy’s Story meets H.R. Giger… vous voyez ce que je veux dire ?
Pouvoir voir l’Alien de très près est une expérience tout à fait fascinante. Il a l’air vraiment…réel, et c’est bien-là le coup de maître. Bref, pas le moment de faire « Bouh ! » dans mon dos ou je détale comme un lapin. A un moment donné, Ryan et moi nous sommes retrouvés dans une salle avec un mannequin aux yeux perçants. Nous ne nous sommes pas attardés et avons filé très vite. Cela provoque la même réaction que lorsque je repense à une scène de film d’horreur et qu’il est tard dans la nuit : rejoindre mon lit au plus vite ou allumer la lumière (vous ai-je déjà dit que j’étais impressionnable ?).
A table !Je regrette qu’il n’y ait pas de vidéos de l’artiste au travail. J’avais adoré celles du Lieu Unique ! On manque parfois un peu d’explication ici…Finalement, c’est cette affiche que j’ai préférée dans le musée. Un chouïa gothique, sans être horrifique. J’aime l’horreur seulement si c’est à la Maison hantée de Disneyland !La boutique du musée pousse les concepts un peu loin…Impossible de visiter Gruyères sans manger la fameuse fondue…au gruyère ! Accompagnée d’un bon vin chaud, on s’est régalé et Ryan m’a même appris à mettre correctement du poivre sur mon morceau de fromage (en saupoudrant mon assiette de poivre, puis en y tapotant mon morceau de pomme de terre dessus, une fois qu’il est enrobé de fromage).A travers les enceintes du village, on entend du jazz de Noël. Gruyères, c’est « cheesy » (ha.ha.ha.), et c’est le village adorablement parfait pour une virée en amoureux.
Le train prend son temps et c’est tant mieux !
L’après-midi dans le train, réchauffé par le soleil. Quel bonheur !
Les surprises de Ryan ne s’arrêtent pas là, puisque nous avons ensuite repris le train en empruntant la Golden Pass Line jusqu’à Montreux. Le train, vitré jusqu’au plafond, offre un panorama époustouflant sur les montagnes enneigées. J’adore prendre le train et ce trajet est probablement mon meilleur souvenir de voyage utilisant ce moyen de transport. Lorsque je suis revenue en France après mes années californiennes, repartir en Californie pour des vacances m’a permis de clore correctement ce chapitre de ma vie et de passer à autre chose. J’ai eu la même sensation, bien au chaud dans le train en admirant le paysage. Avec la pandémie, l’interruption des voyages a été un vrai coup dur et pouvoir revivre l’expérience du voyage « normal », avec mon appareil photo, en visitant des musées et en goûtant de nouveaux plats au restaurant m’a vraiment apaisée et le fait de ne plus pouvoir voyager ne fait désormais plus autant souffrir. Je ne suis pas sûre d’avoir d’explications pour ce drôle de phénomène chez moi….
Pour l’anecdote, nous sommes arrivés à Montreux alors qu’il était encore tôt dans l’après-midi. Nous nous sommes baladés un quart d’heure avant de rebrousser chemin et de reprendre le train pour Genève. Après la quiétude de Gruyères, impossible de se faire à la foule présente à Montreux !
Quelle belle balade enneigée!! J’adore!
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