Cultiver son jardin ou petite initiation à l’ikebana

Après une année à étudier le japonais quinze heures par semaine, j’essaie vraiment de faire en sorte que ce ne soit pas des efforts vains. Alors, en plus d’ouvrir mes livres de temps et de réviser mes kanjis, je sors voir des expositions et tester des ateliers. J’avais envie de tester l’ikebana, l’art floral japonais et l’Association jeunesse France-Japon proposait un atelier dans ses locaux animé par Christine Gouy. En plein week-end des Folles Journées, pendant que mes colocataires allaient voir des concerts, j’allais de mon côté discuter avec des narcisses et des tulipes.

Trad.Attack! – « Kuukene » (Une petite découverte de Grete à qui j’avais demandé des sons de la forêt estonienne)

Pour nous remettre dans le contexte, le mois de janvier a été plutôt triste : j’avais envie de prendre soin de moi, de continuer à vivre de nouvelles expériences et j’associais l’ikebana à cette courte scène dans Lost in Translation dans laquelle Charlotte est invitée à piquer une fleur. Quoiqu’il en soit, j’étais joyeusement perdue, mais j’étais au moins sûre d’une chose : j’avais grandement besoin d’être en contact avec la nature.

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Les proportions, le respect de l’asymétrie, laisser de la place au vide (faire le vide ?), penser au sens des fleurs… Christine nous fait un mini-cours avant de nous lancer sur la pratique et c’est passionnant malgré les nombreuses règles à suivre.
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Le kenzan, qui a l’air d’un instrument de torture et qui est plus lourd qu’il n’en a l’air. C’est dessus qu’on vient piquer les fleurs.

Le programme du jour est un bouquet de type Hana Isho, qui signifie « dessin de fleurs ».

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Avec Christine au centre, personnalité énergique, qui réussit le tour de force consistant à transmettre une philosophie du bout du monde sans la dénaturer, à un public possédant une culture un peu éloignée.

Je présente mes excuses, je demande pardon : chaque fois que je cognais une tige contre le bol ou une autre fleur, je murmurais un « désolée, oups, pardon, c’est la première fois que je fais ça ». Je converse avec mes fleurs, essaie de les manipuler avec douceur et soin en espérant qu’elle feront preuve d’indulgence et se tiendront comme il faut sur le kenzan. Christine s’approche de ma composition en cours, me dit que ce n’est pas mal, mais les deux narcisses se tournent le dos. On sent une dispute.  Effectivement, ce n’est pas vraiment le résultat que je souhaite montrer. Une grande respiration, et je reprends ma conversation mentale avec les narcisses et les tulipes.

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Ma composition terminée et je pense avoir suivi les règles comme il faut ou presque. Après inspection, il s’avère que les feuilles sont un peu trop écartées, et en même temps, ce n’est pas simple à gérer donc ça reste du joli boulot pour une débutante. Je m’interroge un peu, j’ai vraiment l’impression de n’avoir parlé qu’aux fleurs et qu’elles ont fait tout le travail…
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Finalement, l’habileté de Christine agit sur ma composition et les feuilles viennent un peu plus près des tiges pour les envelopper et tout semble un peu plus centré. Même moi. C’était un drôle de déclic, mais je me suis sentie beaucoup plus détendue, comme… recentrée. A la fin de l’atelier, nous démontons notre composition et nous emportons nos fleurs avec nous. Il fait beau dehors et suis heureuse de ramener un bout de nature à la maison.

 

 

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