Après ma longue promenade au Mont-Royal, je suis allée me réchauffer et m’en mettre plein les mirettes au musée des Beaux-arts qui a une architecture et une muséographie plutôt sympathiques…
Lawrence Alma-Tadema, « Une galerie de sculpture à Rome à l’époque d’Auguste », 1867 : on voit que le peintre était passionné d’archéologie…
James Tissot, « Octobre », 1877 : avec un style japoniste assez subtil.
Alberto Martini, « Autoportrait », 1929 : Mon préféré ! Il se passe plein de choses dans ce tableau surréaliste… Je l’apprécie d’autant plus que je viens de revoir le film Renaissance de Christian Volckman avec son esthétique si particulière, et en même temps si fluide et parlante.
Claude Monet, « Falaises de Pourville, le matin », 1897 : bon, j’avoue. J’ai cru initialement que c’était un Paul Signac.
Giorgio de Chirico, « Place d’Italie », 1930 : délicieux clin d’oeil à la peinture de la Renaissance.
Quiringh van Brekelenkam, « Intérieur de l’atelier d’un tailleur », 1655-1660 : je ne sais pas pourquoi j’aime ces compositions minutieuses représentant des intérieurs. La lumière, les couleurs, la simplicité. C’est au Getty que je me suis rendue compte à quel point j’apprécie ce genre de peinture.
Emanuel de Witte, « Intérieur avec une femme jouant du virginal », 1660-1667 : encore une scène d’intérieur d’origine hollandaise.
Jacques Linard, « Nature morte aux coquillages et au corail », 1640 : Ce tableau est exposé dans une niche dédiée aux natures mortes et autres objets de curiosité. Je n’ai malheureusement pas réussi à photographier cette installation en entier.
Pieter Bruegel le Jeune, « Le Printemps », 1620-1630. Je ne dirai qu’un mot : « jardin ».
Joshua Reynolds, « Portrait de Christiana Hely-Hutchinson, future baronne Donoughmore of Knocklofty », 1766. Elle a un nom à coucher dehors, mais j’aime l’allure générale de cette femme, un peu sensuelle, de style un peu orientalisant, mais avec beaucoup de retenue et de réserve. Son visage m’est familier, cependant je ne retrouve pas la personne à qui elle me fait penser.
Denzil O. Ibbetson, « L’empereur Napoléon sur son lit de mort », 1821. Il fait partie d’une autre salle dédiée à Napoléon. Ce tableau est vraiment étrange : je le trouve très « moderne » pour l’époque !
Bernardo Strozzi, « Erasthothène enseignant à Alexandrie », 1635.
Mark Tansey, « Action Painting II », 1984 : avec un artiste californien ! Je trouve cette oeuvre très drôle en plus d’être très parlante, politiquement parlant.
Ci-dessus une petite mosaïque des oeuvres qui m’ont marquée. Pour l’anecdote, l’oeuvre de Chirico me faisait penser à La remise des clés à saint Pierre par le Pérugin et à une autre oeuvre anonyme, La Città ideale. J’aime beaucoup les oeuvres où j’ai l’impression d’entrevoir des citations au passé ; c’est peut-être une des raisons pour laquelle je me suis autant intéressée à l’art du 19e siècle.
Alberto Giacometti, « La main », 1947 : Giacometti n’a pas son pareil pour exprimer le désespoir avec ses sculptures décharnées.
Los Carpinteros, « Estuche (coffret à bijoux) », 1999. Je ne sais pas si je dois en rire ou pleurer.
L’utilisation de la couleur noire dans le musée est l’une des choses qui m’ont surprise. J’ai l’impression de voir de plus en plus de couleurs contrastées sur les murs, cependant je ne me rappelle pas avoir vu du noir. C’est audacieux, je ne suis pas sûre de comprendre tout à fait ce parti alors je ne m’exprimerai pas plus longuement sur le sujet, mais cela méritait malgré tout d’être noté.
Au dernier étage, Moyen Âge et maquettes architecturales.
Un panneau d’un artiste dont j’ai oublié le nom, mais qui me rappelle un peu les récursions en code informatique…
Le musée est beaucoup plus grand qu’on ne l’imagine. Je passe en vitesse au quatrième étage où se trouvent les oeuvres du Moyen Âge, puis je pars à la recherche de l’exposition temporaire sur Chagall pour essayer d’en profiter un peu avant la fermeture.
La vue depuis le musée.
Entre deux étages, un petit salon pour se reposer et profiter de la vue.
Toits recouverts de neige.
« Any heart, especially the Jewish heart is a fiddle : You squeeze the strings and you draw all kinds of songs, mostly sad and gloomy songs… All you need is the right musician, a master violonist. » (Sholem Aleichem)
Cela fait apparemment partie de la politique du musée de faire des rétrospectives en guise d’expositions temporaires. L’exposition actuelle portait sur Marc Chagall et des thèmes de la couleur et de la musique. Et de la couleur, en veux-tu en voilà ! Et de la musique, en veux-tu, en voilà aussi ! Sans compter la danse…
J’ai mis un peu de temps à me plonger dans l’univers de Chagall, mais plus j’avançais dans ma visite, plus j’étais conquise. L’artiste s’inspire de… tout : de la musique, de la danse, de la lumière, de la religion, des poupées katsinas du Mexique, plus généralement, des villes dans lesquelles il a vécu ou voyagé, de la Méditerranée, etc. Je crois que cette capacité à pouvoir absorber les choses comme une éponge et d’extérioriser de manière créative tout ces expéririence m’a beaucoup émue. Plus que le résultat, c’est surtout le regard de l’artiste qui m’a touchée…
Marc Chagall, « Le gant noir », 1923-1948.
Marc Chagall, « Autoportrait aux sept doigts », 1912.
Une représentation du plafond réalisé par Chagall pour l’opéra de Paris. Je n’ai malheureusement pas noté la date…
Je retrouve cette drôle de main (gantée de noir) qui m’a suivie tout au long de ma visite à travers les oeuvres de Martini, peut-être Giacometti, et maintenant Chagall…
Avec le Cirque bleu (1950-1952), le cirque est vu comme une métaphore du monde. Marc Chagall est juif hassidique : je n’ai pas tout saisi à propos de cette religion, mais j’ai retenu que la bouffonnerie et l’humour sont considérés comme des valeurs spirituelles qui assureront le salut de l’humanité et la danse, comme un moyen d’atteindre une connexion avec le divin.
Je danserais bien entre les oeuvres de Chagall. Je me remettrais bien à ma machine à coudre aussi…
« Tout ce que tu dis est juste. Dirige donc ma main. Prends le pinceau, comme un chef d’orchestre, emporte-moi vers des lointains inconnus. »