Montréal : « De la musique et des couleurs au musée des Beaux-arts » (4/5)

Après ma longue promenade au Mont-Royal, je suis allée me réchauffer et m’en mettre plein les mirettes au musée des Beaux-arts qui a une architecture et une muséographie plutôt sympathiques…

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Bienvenue au musée des beaux-arts de Montréal. En musique si vous voulez bien,  (je crois que j’ai enfin trouvé une playlist qui va bien avec les musées d’art…).
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Le musée est fait de telle sorte à ce qu’il soit un lieu d’exposition, mais aussi de détente. Plusieurs salons sont aménagés entre deux zones où les oeuvres sont présentés. C’est intéressant de penser le musée de cette manière : nous ne sommes pas obligés de déambuler et nous pouvons vaquer à nos propres activités tout en profitant (s’inspirant !) de l’atmosphère.
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Dans la nouvelle aile du musée, une mosaïque rassemble quelques oeuvres réalisées après l’attaque de Charlie Hebdo à Paris.

Ci-dessus une petite mosaïque des oeuvres qui m’ont marquée. Pour l’anecdote, l’oeuvre de Chirico me faisait penser à La remise des clés à saint Pierre par le Pérugin et à une autre oeuvre anonyme, La Città ideale. J’aime beaucoup les oeuvres où j’ai l’impression d’entrevoir des citations au passé ; c’est peut-être une des raisons pour laquelle je me suis autant intéressée à l’art du 19e siècle.

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Ici, on peut reconnaître la patte de Niki de Saint Phalle (vous savez, les nanas ?). Les fauteuils s’appellent Charly et Clarice (1981-1982) et sont accompagnés d’une table et d’un tabouret par la même artiste (1980). Derrière, de gauche à droite : Erro, Christmas White House, 1974 ; le très reconnaissable Andy Warhol, Campbell’s Chicken Noodle Soup box, 1986 (oeuvre amusante, car elle n’est pas plate, c’est vraiment une boite !) et Peter Klasen, Lavabo, 1967.
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Joseph Csaky, Tête, 1914. Du cubisme très expressif, je trouve, notamment avec ces yeux cachés dans l’ombre. Il s’agirait d’un autoportrait de l’artiste.
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George Segal, Femme assise sur un lit, 1993. L’oeuvre est entièrement noire, comme ne le montre pas vraiment la photo. La monochromie suggère énormément de choses, par exemple, en ne montrant pas le visage de la femme. On dirait qu’il faut des efforts à cette femme pour se lever : la fatigue, le manque de motivation, le pessimisme. J’espère qu’elle ira mieux.

L’utilisation de la couleur noire  dans le musée est l’une des choses qui m’ont surprise. J’ai l’impression de voir de plus en plus de couleurs contrastées sur les murs, cependant je ne me rappelle pas avoir vu du noir. C’est audacieux, je ne suis pas sûre de comprendre tout à fait ce parti alors je ne m’exprimerai pas plus longuement sur le sujet, mais cela méritait malgré tout d’être noté.

Le musée est beaucoup plus grand qu’on ne l’imagine. Je passe en vitesse au quatrième étage où se trouvent les oeuvres du Moyen Âge, puis je pars à la recherche de l’exposition temporaire sur Chagall pour essayer d’en profiter un peu avant la fermeture.

« Any heart, especially the Jewish heart is a fiddle : You squeeze the strings and you draw all kinds of songs, mostly sad and gloomy songs… All you need is the right musician, a master violonist. » (Sholem Aleichem)

Cela fait apparemment partie de la politique du musée de faire des rétrospectives en guise d’expositions temporaires. L’exposition actuelle portait sur Marc Chagall et des thèmes de la couleur et de la musique. Et de la couleur, en veux-tu en voilà ! Et de la musique, en veux-tu, en voilà aussi ! Sans compter la danse…

J’ai mis un peu de temps à me plonger dans l’univers de Chagall, mais plus j’avançais dans ma visite, plus j’étais conquise. L’artiste s’inspire de… tout : de la musique, de la danse, de la lumière, de la religion, des poupées katsinas du Mexique, plus généralement, des villes dans lesquelles il a vécu ou voyagé, de la Méditerranée, etc. Je crois que cette capacité à pouvoir absorber les choses comme une éponge et d’extérioriser de manière créative tout ces expéririence m’a beaucoup émue. Plus que le résultat, c’est surtout le regard de l’artiste qui m’a touchée…

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Vous saviez que Chagall avait travaillé dans le domaine de la danse classique, en réalisant des décors et des costumes pour des ballets ? Je l’ignorais complètement et cela a été l’énorme et belle surprise de cette exposition.
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Des maquettes pour les toiles de fond de l’Oiseau de Feu de Stravinsky en 1945. De haut en bas, de gauche à droite : La forêt enchantée, La fête du mariage, La forêt enchantée Acte I, Les rideaux. C’est cette dernière que j’ai particulièrement aimée : l’oiseau est représenté sous les traits de la femme de Chagall, Bella. Mais le plus étonnant, c’est qu’à force de regarder les tableaux de l’artiste, on finit par comprendre sa logique. Par exemple, je ne remarque plus que la tête est renversée…

Je retrouve cette drôle de main (gantée de noir) qui m’a suivie tout au long de ma visite à travers les oeuvres de Martini, peut-être Giacometti, et maintenant Chagall…

Avec le Cirque bleu (1950-1952), le cirque est vu comme une métaphore du monde. Marc Chagall est juif hassidique : je n’ai pas tout saisi à propos de cette religion, mais j’ai retenu que la bouffonnerie et l’humour sont considérés comme des valeurs spirituelles qui assureront le salut de l’humanité et la danse, comme un moyen d’atteindre une connexion avec le divin.

Je danserais bien entre les oeuvres de Chagall. Je me remettrais bien à ma machine à coudre aussi…

« Tout ce que tu dis est juste. Dirige donc ma main. Prends le pinceau, comme un chef d’orchestre, emporte-moi vers des lointains inconnus. »

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