Quand je pense à mes vacances idéales, je suis dans la nature. Je me lève le matin pour aller marcher dehors quelques heures durant, puis je reviens m’installer à une table pour lire et étudier. Le soir, je retrouve mes proches, et nous passons la soirée ensemble autour d’un délicieux dîner. C’est un rythme que j’ai adoré lorsque j’ai visité le Sud du Laos avec Jérémy. C’est un rythme que j’ai encore pu apprécier à Montréal…
L’avion décolle de Los Angeles un peu avant 22h, direction l’Océan Pacifique. L’océan ? Cela nécessite donc un petit demi-tour pour se remettre sur le droit chemin. Le ciel est clair et la baie, plus belle que jamais. Les motifs lumineux qui se dessinent sur le sol donnent l’impression de voyager sur un circuit imprimé géant. J’aurais dû dormir, j’ai passé la plupart du temps le nez collé sur le hublot à regarder ces régions lumineuses par terre et aussi dans le ciel au-dessus de nos têtes. Un temps clair idéal pour observer les constellations.
Quelques heures plus tard, j’ai l’impression de voir des motifs de fougères blancs sombres sur le sol. L’arrivée à Philadelphie est féerique avec cet énorme manteau blanc qui recouvre la ville. Je suis aux anges ! Enfin, à Montréal, j’enfile mon propre manteau cette fois et j’expire par la bouche : de la buée ! J’en ai rêvé ! Ci-dessous, je vous présente quelques images en vrac prises pendant mon séjour. Plus tard viendront des articles plus thématiques…


Lola m’accueille avec du thé de chez Mariage Frères, preuve que les vacances sont plutôt très bien parties. Un chat se balade dans l’appartement (« elle n’a pas de nom, mais je l’appelle Princesse ») et me rappelle que le mien me manque beaucoup… Lola et moi rattrapons le temps perdu, avant de nous décider à sortir pour aller manger un morceau.


Tout semble plus beau avec de la neige. Lola se moque gentiment de moi alors que je prends tout et n’importe quoi en photo : mes traces de pas sur le sol, une voiture qu’on devine sous un tas de neige, un escalier enneigé, un espace blanc et lisse qui n’a pas encore été dérangé par un passage humain, etc. Quelques jours plus tôt, une autre amie lui a rendu visite et s’est comportée de la même manière. On redécouvre le monde !
Après s’être promenées dans les rues de Montréal, Lola m’emmène au café Kahwa, lieu chaleureux à tendance arabisante. Nous y sommes restées quelques heures : la nourriture est délicieuse, les barmen sont sympathiques, l’ambiance générale est sereine. Nous avons mangé un couscous et une chakchouka à tomber, ainsi qu’un baklava pour le dessert. On a même essayé de nous apprendre à prononcer baklava correctement, mais aucune de nous n’a réussi… Nous avons eu le droit de le manger malgré tout !
Deux musiciens s’installent au fond du café et commencent à jouer de la guitare et à chanter. Un peu plus tard, un des barmen les rejoints pour les accompagner aux percussions en frappant sur une caisse qui lui sert également de tabouret (on l’entend ici !). Enfin, un des clients, visiblement inspiré, ouvre le piano pour improviser avec eux. Je crois que c’est l’un de ces moments magiques créé au gré des heureux hasards de la vie…
En me promenant sur la rue saint Paul, j’ai décidé de faire un crochet pour aller voir le fleuve saint Laurent…puis j’ai rebroussé chemin. Cela faisait plusieurs heures que je marchais dehors, il commençait à faire nuit, je me suis dit que c’était plus raisonnable de rejoindre directement le café pour me reposer un peu plutôt que de prolonger ma balade. Une prochaine fois !
La nuit, la ville revêt également une ambiance nouvelle. En tous les cas, on ne s’attarde pas trop car, eh bien, il fait froid quoi…

Je ne pouvais pas décemment visiter Montréal sans goûter à la poutine québécoise, ce plat fait à base gras accompagné…de gras, autrement dit, des frites avec de la sauce brune et du fromage en grains qui fait « skouik-skouik » (du cheddar peut-être ?). Lola et moi commandons des tailles dites normales, et lorsque les assiettes arrivent, je me demande sérieusement qui peut être assez fou-gourmand pour demander la taille au-dessus. En soi, ce n’est pas mauvais et ça réchauffe. Je pense néanmoins que j’ai eu mon compte pour quelques temps. Lola, en vraie montréalaise, trouvera même la place de terminer mon assiette…
J’ai posé mes quartiers temporaires à la Graine Brûlée, un café sur la rue Sainte-Catherine. J’y ai passé plusieurs heures pour lire et étudier, en sirotant du thé et en grignotant. L’endroit est extrêmement original, et j’ai eu un vrai coup de coeur pour toutes les ressources qu’offre ce lieu. On peut venir y manger, travailler, se reposer, lire, jouer à des jeux de société, à des jeux vidéos, s’y faire prendre en photo, etc. Les espaces sont très bien pensés, si bien que chacun peut y trouver son compte. Je me suis assise à l’immense table ronde au milieu du café, avec d’autres personnes en train de travailler ou d’étudier comme moi, c’était simplement parfait.
En plus, le thé était délicieux (Champagne-Rose, avec une touche divine de safran), donc je dirais que c’était même plus-que-parfait. Seul étrangeté : les toilettes. On pénètre dans un lieu décoré de guirlande lumineuse et d’une lampe stroboscopique, avec en fond sonore des musiques de cartoons (les Animaniacs, ça vous dit quelque chose ?)
N.B. : les photos de la Graine Brûlée ci-dessus ont été en majeure partie prises par Lola. Mes appareils électroniques n’étant pas habitués au froid, les batteries se déchargeaient très vite…et j’avais oublié mon chargeur.



Samedi 18 Mars 2017, 21h et quelques, dans le MetroLink entre Union Station et Claremont.
Tomes de Harry Potter (re)lus pendant les vacances : 4.
Je me suis replongée avec délice dans les aventures magiques qui m’ont accompagnée toute mon enfance et adolescence sur un coup de tête. Aucun regret, c’est toujours aussi chouette.
J’ai donc retrouvé le rythme lent du Sud du Laos, marché deux jours en pleine nature dans une ville, passé du temps avec une amie très proche, étudié beaucoup tout en restant loin de mon écran d’ordinateur.
Le retour vers la Californie se passe dans un état second. Dans la navette qui m’amène de l’aéroport au centre-ville, je regarde le coucher de soleil. Il fait à nouveau chaud et c’est étrange de se dire qu’à six heures d’avion, Lola vit dans le froid de l’autre côté du continent. D’ailleurs sur un autre continent à la même heure, Jérémy est en train de dormir, et encore sur un autre, mon meilleur ami doit également voir le coucher de soleil mais avec une journée d’avance. Je m’y perds un peu. Arrivée à Union Station, la gare pour prendre le train, je vais payer mon ticket pour la navette que je viens de prendre. Le caissier me dit « oh, vous êtes déjà de retour ! Votre séjour était court ! », preuve que le temps ne semble pas s’écouler non plus de la même manière pour tout le monde.
Et puis, j’ai pris un bus, deux avions, un bus, un train pour rentrer chez moi. Dans le train qui circule à côté des voitures et avec ce petit garçon qui joue avec une fusée devant moi, je ne sais plus vraiment dans quel moyen de transport je suis. Si jamais le train décolle, je ne serais pas surprise. D’ailleurs, c’est quoi ce grondement sourd qu’on entend soudainement ?
Parmi les paysages qui défilent, j’aperçois l’écran géant d’un cinéma de plein air. Je voudrais songer à une métaphore*, mais je crois que mon cerveau ne répond plus. Je me réveillerai demain à Claremont, prête à reprendre la routine du quotidien à Pomona College.
*Je pense vaguement à une espèce de vortex spatio-temporel comme dans Life is Strange dans lequel il se mettrait à neiger sur le campus sous trente-cinq degrés celsius…