Cette année, les Portes ouvertes d’Oldenborg ont pris une tournure particulière puisqu’il s’agissait également des cinquante ans de notre cher Borg. “Oldenborg, promoting polyglots since 1966 !”
Jeudi 16 Février 2017, Oldenborg prend des airs de fête : des petits pas guident les visiteurs à travers le labyrinthe du centre des langues de Pomona College. Chaque personne possède une carte d’anniversaire et doit la faire tamponner dans chacun des lounges pour participer à un tirage au sort à la fin de l’événement.

Pourquoi les origamis dans un lounge français ? Une petite explication s’impose. Je suppose que tout le monde connaît l’histoire de la “Madeleine de Proust” qui rappelle à l’auteur des souvenirs d’enfance. Nous sommes donc partis du dessert proposé dans mon lounge, la madeleine, pour imaginer une fête d’anniversaire avec des enfants. J’aurais bien proposé une partie de colin maillard géante ou un cache-cache dans le bâtiment*, mais c’était un peu délicat à organiser. Nous sommes restés sages avec ce petit atelier de travaux manuels mignons.
*C’est un coup à découvrir plusieurs squelettes dans dix ans, soit parce qu’une personne aura déniché une cachette géniale, soit parce qu’elle n’aura jamais pu retrouver la sortie…
Mes étudiants jouent le jeu jusqu’au bout. Je vois Gary tenter d’aposer des tampons en forme de grenouille sur toutes les cartes d’anniversaire qui passent sous son nez, Timothy surveille la nourriture et les autres sont assis autour de la table basse recouverte de petits papiers colorés.
Les visiteurs affluent. Je ne suis décidément pas dans mon élément (“I have you in the bilouque !” si vous saisissez la référence), mais je retrouve également des têtes familières qui permettent de déstresser un peu face à la foule qui s’agglutinent dans ma salle de classe. Ariane, adorable, fait le tour des autres lounges pour m’apporter des mignardises (les kartochka russes sont à tomber !), et mon professeur d’informatique vient s’enquérir de mes nouvelles : “je suis désolé, il me faudra probablement cinq ans pour devenir un bon professeur”. Autant vous dire que j’ai tenté tant bien que mal de le rassurer en lui disant que je trouvais son cours très gratifiant et que j’aimais énormément son approche un peu philosophique et éthique de la discipline. J’ai passé sous silence l’épisode du “j’ai l’impression de travailler pour la NASA quand je fais mes devoirs d’informatique.”


Un grand gâteau d’anniversaire nous attend et les résidents de langue sont invités à tirer une carte d’anniversaire au sort pour désigner les gagnants.
L’après-midi se termine avec un petit discours de Rita, la directrice et un peu de rangement. Louis vient me filer un coup de patte puis nous partons dîner avec Ariane. Framboises en dessert, de quoi bien conclure cette belle journée… qui n’est en faitpas terminée !

La photo de la fontaine mérite quelques explications. Parmi les nombreuses traditions à Pomona College, il y en a une qui consiste à se faire jeter dans cette fontaine le jour de son anniversaire. A partir de là, si vous êtes né en été, l’expérience est nettement plus agréable que si vous avez eu le malheur de naître une belle journée d’hiver. Je crois que Grete se rappelle de son plongeon à vingt-trois heures le 31 janvier… Tamara, espiègle, joue donc avec les nerfs de Joaquin…et de Ting, puisque son anniversaire est le lendemain !
Le soir, après la fête d’anniversaire d’Oldenborg, j’intégrais pour la première fois le club de squash …pour finalement aller courir après une balle de racquetball. Le racquetball, c’est comme le squash, mais avec une balle qui rebondit énormément (et sans échauffement !). Ainsi, le petit félin qui se cache en moi est devenu complètement fou en voyant cette balle voler dans tous les sens. Je continue de préférer le squash que je trouve plus ‘‘cérébral’’ et plus vidéoludique (j’ai vraiment l’impression d’être dans Portal, ce jeu où vous devez résoudre des puzzles dans différentes chambres de tests conduits par une intelligence artificielle).
Ambiance bon enfant, nous sommes rejoints par les autres collègues du Borg et nous jonglons entre deux sports de raquette et parties de baby foot, un peu comme dans une boum d’anniversaire, sous le regard attentif des parents de Victor venus lui rendre visite sur le campus.
Victor est d’ailleurs surpris de voir autant de monde dans son petit club de squash : “Non c’est normal, l’explication est simple : si tu invites un résident de langue, il y en a six autres qui rappliquent derrière ! L’esprit Oldenborg quoi !”