OTL ou On The Loose, c’est le nom de l’association de randonnée des Colleges de Claremont. Il est tiré d’un livre de Renny Russel, dont on nous a lu un extrait pendant notre périple à Crystal Cove, non pas autour d’un feu, mais de bouteilles d’eau illuminées (c’est tout comme !).
Have you ever walked 34 miles on a straight-arrow dirt road in the desert with only a Jang-jar of some rusty water because you expected somebody who didn’t come and then walked past your turnoff in the dark and had to sleep on a cattleguard? Have you ever dropped your sleeping bag in the ocean by mistake? Have you ever followed a jeep-track in the rain which got worse and worse and fainter and fainter and petered out a vertical quarter mile from where you wanted to go? Have you ever slept on a cobblestone river bank? Or on a sand dune on a windy night and pit sand all the next morning? Have you ever climbed a mountain but missed the right peak by half a mile but the sun was down and you were freezing and had better find some dry wood and a place to sleep in the snow quick? Have you ever walked 234 miles of mountain trail to see how fast you could do it? Have you ever started a backpack trip, and hit a storm on the first pass and spent 24 hours under a wet plastic tarp drinking lumpy icy chocolate and walked through the sow to a cabin and burnt your jeans drying them over a wood stove? Have you ever had a cheese sandwich for Christmas dinner in Death Valley? […] No, I reckon not all of them, maybe. But that’s how we’ve grown up, Ren and I: that and a thousand little glimmers on the water, a thousand red streaks in the sundown sky, a thousand puffs up the trail. Everybody goes about it differently, of course, but I don’t guess we’d trade any of it. It’s meant a lot of good humor. It’s meant a few flashed of almost unbearable beauty which I can only call religious experiences (and if religions means anything, that’s what they were), « Fitness », experience and part of it, too. Most important is an imperishable attitude, a philosophy if you like, a way of laying out the world and of planting ourselves in it. Now we know what is trivia and what is real.
(Renny Russel, On the Loose, p. 7-8)

C’est joli un trou noir ! OTL nous avait promis d’aller visiter l’Horizon des événements d’un trou noir lors de cette randonnée et nous n’avons pas été déçus. Il s’avère que le trou noir prend la forme de Crystal Cove, au bord de l’Océan Pacifique.

Après cinq heures de sommeil, je me suis donc levée aux aurores et suis partie avec Grete rejoindre l’énorme groupe (trente-cinq personnes !) de courageux aventuriers qui partaient avec nous ce week-end là.
Le voyage s’annonçait un peu original puisqu’il s’agissait de la première étape d’une formation pour devenir « leader » chez OTL, c’est-à-dire d’avoir la capacité à organiser des randonnées au sein de l’association. La seconde étape se concentre sur l’apprentissage des Premiers Secours en milieu sauvage, et permet d’être responsables de randonnées dans des contrées plus hostiles (c’est-à-dire où les centres médicaux les plus proches se trouvent à plus de deux heures).

Le concept est vraiment sympathique : on randonne et on profite d’être sur place pour apprendre et expérimenter. Nos leaders trouvent le juste équilibre entre la transmission de la théorie et la pratique. Le tout est pimenté de jeux, comme lorsque nous avons dû monter nos tentes les yeux bandés.
Un peu en avance, nous profitons d’un moment de libre. Grete écrit, je médite, profitant de mettre un peu en pratique ce que j’apprends dans ce livre merveilleux de Thich Nhat Hanh, Soigner l’enfant intérieur.

En face de nous, il y a bien sûr l’Océan, mais aussi Catalina Island, une île que j’ai visité au mois d’Août et dont je garde un excellent souvenir. Bonjour Avalon !


La nuit a été très chouette, bien qu’assez fraîche (pour ne pas dire froide) ! Je crois que mon manteau canadien et moi sommes devenus les meilleurs copains du monde ce soir-là. Nous avons été aussi ordonnés « leaders » à l’aide d’un rituel impliquant une truelle au lieu d’une épée… J’ai l’impression d’avoir trahi ma communauté d’historiens de l’art au profit des archéologues, mais chut !
L’autre petit moment magique, c’est celui de prendre son courage à deux mains pour braver le froid et aller aux toilettes : toutes les lumières sont éteintes, tout est silencieux sauf mes propres pas dans la nuit, sous la voûte céleste… Sublime. Il est rare de pouvoir marcher seule dans la nuit et de ressentir un tel sentiment d’harmonie et de sécurité.

Il est près de dix heures et demi lorsque nous arrivons près des voitures. Je décide de prendre le premier convoi qui rentre afin de me reposer, d’étudier pour l’examen d’astronomie le lundi et de me préparer convenablement pour la comédie musicale le soir-même. D’autres sont restés pour profiter un peu de la plage.
Sur le chemin du retour, nous arrêtons à Irvine pour prendre un café. L’endroit ressemble à une brocante assez kitsch : on n’achèterait aucun objet seul, mais tous les éléments réunis ensemble rendent une ambiance assez marrante.

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