Dernier article pour conclure ce périple londonien ! Nous faisons un petit tour dans un autre des célèbres grands musées de la ville : la National Gallery. Sur le moment, j’ai un peu regretté de ne pas être allée au Tate, car j’étais plus d’humeur à voir de l’art contemporain ; cependant, je suis aussi tombée sur de belles surprises comme l’exposition temporaire consacrée au peintre parisien Louis-Léopold Boilly, un tableau finlandais et des crabes Van Goghien.
Salles en enfilade dans le musée : j’ai regardé le plan maintes et maintes fois pour tenter de suivre une visite de manière chronologique, mais j’ai vite abandonné…
Niccolo di Buonaccorso, « Le Mariage de la Vierge », vers 1380. Les couleurs me font penser à de l’art thaïlandais.
Giovanni di Paolo, « Scène de la vie de saint Jean-Baptiste », 1454. La forme du tableau convexe est plutôt originale.
Cosimo Tura, « La Muse », 1455-1460. Parfois, certains tableaux me donnent l’impression d’être anachroniques et quand c’est le cas, je les trouve très contemporains. Celui-ci, par exemple, me fait penser à une peinture surréaliste dans la manière de représenter le visage, le choix des couleurs et les objets dépeints. Bref, je l’imagine bien parmi les « montres molles » de Salvador Dali.
Jan Van Eyck, « Portrait des Arnolfini », 1434. Tant de choses à dire sur ce tableau qui est un sujet classique dans les commentaires d’oeuvres en histoire de l’art.
Bono da Ferrara, « Saint Jérôme dans un paysage », 1450. Astucieuse composition du paysage avec une ligne donnée à la fois par la roche et le col du saint. Il y aurait beaucoup à dire sur cette oeuvre truffée de détails et c’est une des belles surprises de ce musée.
El Greco, « L’Adoration du Nom de Jésus », 1578. Encore une impression de tableau contemporain, fait au pastel, ou qui serait un vague cousin du « Sermon » de Cézanne.
Hans Holbein, « Les Ambassadeurs », 1533. Un de mes tableaux préférés avec cette drôle d’anamorphose…
Raphael, « Sainte Catherine d’Alexandrie », 1507. Du vert, du jaune, du bleu, du rouge. Une palette de couleurs qui semblent désassorties à première vue et qui vont tellement bien ensemble sous le pinceau du maître.
Ah l’Italie ! Ah l’art italien ! Me voilà propulsée plusieurs années en arrière en licence d’histoire de l’art quand j’apprenais la différence entre le foyer artistique florentin et vénitien : le dessin d’un côté, la couleur de l’autre… Une peinture allemande (doublée d’une anamorphose) et une autre flamande se sont également glissées dans le lot. Suivez les lourds tissus de couleur verte.
Un détail du tableau de Lucas Signorelli, La Circoncision, 1490. Ce tableau est immense et j’ai moins aimé le sujet du tableau que ce sol multicolore.
Des études pour un autoportrait du peintre, 1810. Ses petites lunettes rondes et la forme de son nez lui donnent un air un peu stylisé, caricatural. Il semble tout droit sorti d’une bande-dessinée.
Louis-Léopold Boilly, « Réunion d’artistes dans l’atelier d’Isabey », 1798. Cela me rappelle un peu Courbet…
Louis-Léopold Boilly, « Jeune fille à la fenêtre », 1799. Une impression de voir une photographie ou une gravure. J’aime aussi les objets qui l’entourent : des poissons, des carottes et du matériel optique dont un télescope utilisé par une autre fille cachée dans l’ombre.
Louis-Léopold Boilly, « Mes Petits Soldats », 1804. Il s’agit des enfants du peintre. Notez aussi la présence du chien à gauche qui semble aussi vouloir jouer au petit soldat.
Louis-Léopold Boilly, « Portrait d’un jeune garçon jouant avec son chien », « Portrait d’un avocat » et « Portrait de la Comtesse François de Saint-Aldegonde », 1800. Il y a tellement de vie et de vivacité dans ces portraits !
« Boilly, Scènes de Vie Parisienne » nous introduit sobrement à l’exposition dédiée au travail Louis-Léopold Boilly. Les tableaux ne sont pas grands et tiennent tous dans une seule pièce. Je commence à faire le tour de l’exposition (de la pièce) en commençant par la fin, mais je crois que dans ce musée, faire le parcours « dans le bon ordre » est peine perdue de toute manière. Je reste fascinée devant La Jeune Fille à la Fenêtre, un tableau quasi-réaliste, avec un jeu d’ombres et de lumières assez espiègle. L’expression de la jeune fille est pleine de vivacité. Tout comme tous les autres tableaux de Boilly en fait. Je tombe vite sous le charme de cet illusionniste, père du « trompe-l’oeil », et de l’air enjoué, plein de vie et malicieux des personnages qui naissent de son pinceau.
Architecture majestueuse : on n’en attend pas moins pour un musée anglais de cette ampleur.
Paul Cézanne, « Les Grandes Baigneuses », 1894-1905. On parle beaucoup de tableaux et du fait que rien ne vaut de les voir en vrai. C’est le cas pour celui-ci : je me suis noyée dans les contours bleus des baigneuses de ce tableau immense et j’ai mieux saisi les intentions du peintre.
Edouard Vuillard, « La Cheminée », 1905. J’aime tellement la décoration d’intérieur dans les tableaux impressionnistes…
Edouard Vuillard, « Madame André Wormser et ses enfants », 1926. Le cartel indique qu’aux murs se trouvent des tableaux de Degas, Monet et Renoir, mais je ne trouve pas ça forcément évident à reconnaître !
Claude Monet, « Le Bassin aux Nymphéas », 1899. Comme d’habitude, Monet met tout le monde d’accord.
Claude Monet, « Nymphéas, Soleil couchant », 1907. J’ai ressenti un grand moment de nostalgie pour les couchers de soleil californiens en voyant ce tableau.
Askeli Gallen-Kallela, « Lac Keitele », 1905. Mon coup de coeur de cette sortie au musée ! Il s’agit d’un artiste finnois alors évidemment, c’est rafraîchissant car je ne connais pas d’artistes scandinaves de cette époque. La couleur et les effets de l’eau sont incroyables et je voudrais faire une randonnée dans ce tableau.
Edgar Degas, « Ballerines », 1890-1900. Honnêtement, depuis le cours sur le modernisme européen que j’ai pris l’an dernier à Scripps College, je ne vois pas plus Edgar Degas de la même manière et chaque tableau de ballerine m’envoie un frisson dans le dos.
Théo van Rysselberghe, « Scène côtière », 1892. Apaisant, et c’est le genre de peinture que j’aurais bien vue chez mes parents.
Le Douanier Rousseau, « Surpris ! », 1891. Les tableaux du Douanier Rousseau ont tendance à me faire un peu peur à cause d’un jeu vidéo (pour enfants) auquel je jouais petite…
Edgar Degas, « Hélène Rouart dans le bureau de son père », 1886. Elle a une expression sûre d’elle et avide de connaissance qui me parle beaucoup. Je me suis même un peu réconciliée avec Edgar Degas.
Giovanni-Battista Camuccini, « Tronc tombé à terre », 1850. Simple, mais qui respire la nature.
Vincent Van Gogh, « Deux Crabes », 1889. Quand on parle de ce peintre, on voit beaucoup de choses : des étoiles, des oreilles coupées, une chambre, des autoportraits, mais sûrement pas des crabes ! J’ai été étonnée de voir qui avait peint ce tableau…
John Russell, « Les Terrasses de Monte Cassino », 1889. Un paysage tout doux et qui fait appel à mon imaginaire sur le Japon.
Arnold Böcklin, « Une falaise », 1850. J’aime beaucoup le choix du sujet, simple et complexe à la fois.
Vincent Van Gogh, « Hautes herbes et papillons », 1890. Pour après-midi bucoliques et insouciants.
Les pièces consacrées à l’art moderne sont déjà un peu plus ma tasse de thé. Même s’il y a un petit peu moins d’oeuvres comparées aux autres périodes représentées, certaines peintures m’ont vraiment « accroché l’oeil ». Déjà, voir Les Grandes Baigneuses de Cézanne en vrai a été une révélation pour ma compréhension de l’art cézannien, je me suis réconciliée (un petit peu) avec Degas, et Van Gogh m’a bluffée avec ses crabes. Mine de rien, c’est déjà beaucoup.
Une graine d’artiste : tous les grands maîtres sont passés par l’imitation. Avez-vous reconnu le tableau dont il est question ?
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