J’ai une fois de plus échappé à la remise des diplômes en m’enfuyant avec José et Isaiah en pleine nature. Notre plan initial était d’aller camper à Crystal Cove, mais une fois arrivés sur le site, on nous a dit de rebrousser chemin car la pluie (les quelques gouttes) de la veille avait rendu le chemin impraticable. N’ayant pas du tout envie de rentrer sur le campus, José a appelé les dix campings dans les alentours : complets ou à un prix exorbitant (140 dollars !) pour une nuitée… Gloups. Une des personnes au téléphone a fini par nous indiquer un camping sur le principe « premiers arrivés, premiers servis » dans la forêt de Cleveland. « Sérépendité » aura bien été le mot pour décrire notre week-end dans Orange County…
Daniel Caesar – Best Part (feat. H.E.R.) (en souvenir d’un atelier de danse free style qui m’a littéralement jetée hors de ma zone de confort, mais ce morceau me rappelle un des danseurs et son histoire touchante)

Laguna Beach possède une ambiance différente de Malibu, peut-être un peu plus pittoresque. Dans les deux cas, on profite d’un côté de la vue sur l’océan Pacifique (et Catalina Island) et de l’autre, sur les résidences aux styles plus originaux les unes que les autres.





Continuons donc un peu sur le chapitre « sérépendité ». Nous n’étions pas sûrs de trouver une place de camping, mais une fois sur place à Blue Jay Campground, nous nous sommes rendus compte que nous étions quasiment seuls au monde. Chaque spot est isolé et confortable, et moi, je suis heureuse de retrouver un peu d’humidité en pleine forêt. En allant à Crystal Cove, nous devions initialement marcher trois miles avant d’atteindre le site pour camper et les feux étaient interdits. Mais, à Blue Jay, c’était complètement possible… sauf que nous n’avions rien pour faire du feu. Il est tard dans la journée, alors on installe la tente gentiment prêtée par Guillaume, j’installe aussi les sacs de couchage parce que c’est plus agréable d’avoir les sacs de couchage prêts dans le noir que de devoir les déplier (« Merci Maman » me répond Isaiah), et on part chercher du bois dans la forêt pour faire du feu.
On trouve du petit bois, et un énorme morceau (celui en bas à droite sur la photo !) qu’on aura réussi à assécher et à faire brûler quasiment toute la nuit ! Car oui, nous avons réussi à allumer le feu avec les moyens du bord ! Notre gros morceau de bois a fini par former une espèce de caverne illluminée qui nous a tenu chaud pendant plusieurs heures et c’était vraiment magique de pouvoir perdre la notion du temps au milieu de la nuit, à discuter de tout et de rien, des différences entre les Etats-Unis, la France, l’Espagne et le Japon, de l’avenir, le tout avec une bouteille de vin rouge et du thé (« merci Maman »).




Après avoir tout rangé dans la voiture, nous continuons de tenter notre chance et la sérépendité en explorant le site. On découvre un petit chemin de randonnée appelé « San Juan Trail ». C’est parti ! Nous devions libérer notre spot avant 14 heures alors nous partons en exploration dans le temps imparti sans trop savoir où cela nous mènerait.







On atteint une station de radio avec tout un tas d’antennes, on croise quelques animaux, on rebrousse chemin et on reprend la voiture direction le sud de la forêt de Cleveland.

José et Isaiah ont été des amis précieux tout au long de l’année, alors je n’aurais pas pu espérer mieux pour conclure ma dernière semaine en tant que résidente de langue. José m’indique qu’il n’a pas campé depuis des années, Isaiah découvre petit à petit les joies de la randonnée et moi, je me dis qu’on devrait partir tous les week-ends se mettre au vert.
Alors que je regarde ces deux bonhommes s’amuser ensemble et les capture dans mon objectif, je suis heureuse de pouvoir leur apporter quelque chose moi aussi. Etant toujours en train de planifier quelque chose, de contacter les gens pour organiser des événements, j’ai parfois l’impression d’ennuyer ou alors de passer pour une personne qui a trop de temps libre. C’est bien évidemment faux puisque j’aime simplement les nouvelles expériences et rester stimulée intellectuellement et émotionnellement. En revenant de ce voyage dans une bulle de nature et d’amitié, je me dis que ça valait le coup de préparer quelque chose, d’insister un peu auprès des copains, de renvoyer quelques rappels tout en laissant aussi la place au hasard et à cette fameuse « sérépendité ».

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