J’écris cet article alors qu’il est neuf heures du soir après une grosse sieste de trois heures. Bonsoir Claremont, j’aurais pu adorer la Super Blue Blood Moon, mais à la place, j’ai décidé d’être malade ! Mais bon, trêve d’humeur de chien, je nous emmène voir une nouvelle exposition plutôt originale sur la collection. En général, c’est un sujet qui plaît bien : il y a toujours une personnalité ou un collectif avec une identité forte derrière une collection alors forcément, on se sent davantage touché par les oeuvres…
N.B.: La photo de couverture est l’oeuvre de Robert Malaval, Je Suis une Etincelle, 1977.
Dans les cimaises, quelques fenêtres sont percées, laissant apercevoir les autres collections. Ce choix muséographique est plutôt sympa : on a un parcours bien défini, mais on n’étouffe pas et cela donne une belle cohésion à l’ensemble de l’exposition.
Bengt Lindström, « Le Baiser », 1988 : surtout remarquable pour sa texture tout en relief
Ladislas Kijno, « Papeari (série « Retour de Tahiti ») », 1990 : des couleurs franches et surtout, ce jaune qui donne l’impression qu’il y a un reflet alors que les couleurs sont mates.
Paul Jenkins, « Phenomena Deep in Cardinal Shade », 1999 : peut-être mon oeuvre préférée, qui ressemble à un bel oiseau exotique.
Zao Wou-Ki, « 17.12.82 », 1982 : une des oeuvres qui m’a le plus touchée, paysage abstrait et pourtant si parlant…
« L’acte de collectionner est mené par un profond désir, une mystérieuse impulsion poussant des individus à consacrer leur temps, leur énergie et leurs ressources à rassembler des objets sur lesquels ils ont jeté leur dévolu. L’historien de l’art Jacques Thuillier enracine la passion du collectionneur dans les ‘les trois instincts de chasser, d’amasser, d’ordonner’. » C’est sur cette belle introduction que l’on découvre aussi que le musée a fait dans le local en présentant des collections qui viennent de la région angevine ou des bords de Loire.
Arman, « Rouages Temps II », 1975-76 : une collection dans la collection.
Photo prise de l’arrière de l’oeuvre.
J’étais donc avec Louis (vous vous souvenez ? Le résident de français à Claremont McKenna, l’année dernière), traînant nos deux silhouettes mal assorties dans une exposition quasi-déserte. On passe d’ambiance en ambiance, avec un seul regret : que la muséographie ait pris le parti d’accrocher certaines oeuvres les unes au-dessus des autres. Difficile d’apprécier un tableau qui se trouve à trois mètres du sol, comme Je suis une Etincelle (le tableau qui sert d’illustration à cet article).
La collection de la Fondation La Roche Jacquelin, avec des oeuvres d’artistes venant d’Asie du Sud-Est : une belle surprise !
Nguyen Van Cuong, « Karaoke Triptych », 1997. Une oeuvre qu’on ne peut comprendre que si on a passé une soirée dans une ville au Laos ou dans une fête de famille je crois…
Un détail de « Under Construction » de Bui Cong Khahn, 2012. Un vase de porcelaine, parodie des traditions.
Notons cependant qu’aucune oeuvre du Laos n’a été présentée… En même temps, je dois avouer qu’en termes d’art contemporain, aucun nom d’artiste ne me vient à l’esprit !
Louis, affairé devant l’oeuvre de Bui Cong Khahn, Commitment Culture, 2012. Le public a la possibilité de jouer avec les lettres en bois (découpées dans les volets) dans la boite pour composer un message. Le problème, c’est que les options sont un peu limitées avec le vocabulaire vietnamien…Joséphine Turalba, Scandals, 2013-2014 : ces sandales sont faites de cartouches de balles et normalement, le public est invité à les porter et elles feraient une épouvantable cacophonie en claquant sur le sol. Le titre est bien trouvé et la performance sonore hautement symbolique. Dommage de ne pas avoir pu les voir « en action ».Sutee Kunavichayanont, History Class (White Man’s Burden), 2000. Des tables d’écoliers sont gravées d’épisodes de l’histoire coloniale de la Thaïlande. Le public peut prendre une feuille de papier pour récupérer une impression de ces gravures.La seule photo que j’ai prise de la collection Alain Provost, qui pourtant ne manque ni d’intérêt ni d’humour. La collection (2016) de Julie C. Fortier, consite en un parfum que l’on peut vaporiser sur un petit bout de carton (qui me sert actuellement de marque-page pour 1Q84). L’idée du parfum m’a soufflée ! L’idée d’une oeuvre olfactive pour représenter une collection semble pourtant si naturelle… Pourquoi n’ai-je pas vu cela avant ?Une collection particulière d’un anonyme. Comme vous voudrez…
Un Duchamp ?…
…Seulement si vous y croyez !
La dernière collection était la plus drôle et je suis curieuse de savoir quel personnage collectionne ce genre d’oeuvres. Malheureusement, le mystère restera intact !
Cette technique-là, ces formes-ci me sont désormais familières. Bonjour ! Yayoi Kusama, Untitled, 1993.Antoni Miralda, Food Culture Museum, 2001 : le genre d’oeuvre que je trouve étrangement satisfaisante…Théo Mercier, J’ai Peur des Livres, 2011. Et vous ?Philippe Ramette, Objet à Manipuler le Vide, 1991 : probablement mon oeuvre préférée de la collection.Avant de repartir, Louis et moi allons faire un tour dans la collection permanente. Dans l’aile consacrée à l’histoire d’Angers, j’ai une petite pensée pour Ariane…
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