Loin de Claremont, les horizons s’élargissent et la Terre est devenue mon nouveau terrain de jeu : nous voilà au Laos où je passe actuellement les vacances d’hiver. « Et tu es déjà allée là-bas ? » « Oui, mais j’avais trois ans ». Alors, c’est une seconde fois qui fait un peu office de première fois même si, étonnamment, j’ai gardé plus de souvenirs (bien entendu un peu déformés) qu’on ne se l’imagine.
Je retrouve Jérémy à Vientiane, très à l’aise, puisque cela fait presque deux mois qu’il vit dans la capitale laotienne.La première impression qui me vient à l’esprit, c’est que la ville est un vrai bazar. On mélange les boutiques, les résidences, les buildings, les temples, le luxe, la pauvreté et on ajoute sur le tout la cacophonie des voitures, des tuk-tuks, des camions et des motos et la pollution nauséabonde de ces multiples pots d’échappement et des détritus qui jonchent les rues. Pour finir, le tout est noyé dans un nuage de poussière : sabaidee, vous êtes à Vientiane.
Aperçu du décor d’un wat (temple)
Des options très bling-bling
On trouve une multitude de chiens et de chats dans les rues. Aucun de ces animaux n’est agressif. Des laotiens quoi…
Un peu de présence française.
Les chiens de mon oncle… malheureux, très malheureux comme vous pouvez le constater.
On finit tout de même par s’habituer très vite à cette nouvelle atmosphère et à ses règles non dictées, mais admises par tous. La ville se transforme alors petit à petit en une espèce de bourdonnement presque régulier et on arrive tout de même à se frayer un chemin et à trouver sa place dans ce joyeux bazar. Il faut dire qu’une des choses marquantes ici se révèle être l’absence d’agressivité : chacun vit sa vie, mais jamais dans la confrontation avec l’autre. Du coup, on finit par se sentir étrangement à l’aise dans la ville et ce, plutôt rapidement.
Hé mais qui voilà ?!
Petites crudités et houmous : c’est bon de retrouver des quantités moins astronomiques que celles des restaurants américains.
Trente-six heures de voyage, ça fatigue forcément un petit peu…
Jérémy m’a emmené dans un café appelé Joma et qui fait partie d’une chaîne thaïlandaise. On a connu plus exotique, mais l’endroit est plutôt sympa et dispose du wifi. La population un peu hype vient s’y prendre en photo pour ensuite poster sur les réseaux sociaux : le bagel et le latte sont apparemment très photogéniques.
Au Talat Sao
Bon courage si vous cherchez quelque chose de bien spécifique
Une des premières choses à faire a été d’aller faire un peu shopping. Effectivement, n’étant pas une grande adepte des pantalons, il a fallu me créer une petite garde-robe spéciale Laos avec des bas tous légers et confortables comme des pyjamas. Nous sommes donc allés au Talat Sao, un des plus vieux centres commerciaux de Vientiane. Rien à voir avec nos centres commerciaux occidentaux : cela ressemble plus à un marché et bien sûr, il faut marchander énormément.
Encore un peu d’histoire avec le plus vieux monument conservé de Vientiane : le That Dam (stupa noir) date du XIVe siècle. N’étant pas du tout entretenu, il a l’air effectivement d’une ruine qui accentue son côté pittoresque. D’autres disent que l’absence d’entretien est volontaire et que la détérioration du monument permettra de construire bientôt par-dessus un nouveau complexe immobilier comme il en naît par milliers actuellement dans Vientiane. Entre nous, je ne suis pas sûre que le dragon à sept têtes, protecteur de la ville qui se cache dans ce stupa soit super ravi.Le 24 décembre, quelle histoire ! Nous sommes invités chez Stephan, un cousin de mon oncle pour fêter un réveillon de Noël… à la française. Jérémy pose avec le livret conçu par Stephan pour développer le tourisme dans le Sud du Laos. C’est parfait pour nous qui prévoyons d’aller faire une virée dans les îles du Sud un peu plus tard.
Un apéritif à la laotienne !…
…avec une touche française.
Le jeu des fruits secs ou deviner de quels fruits il s’agit. La liste des ingrédients ne correspondaient pas du tout avec le contenu de l’assiette…
Nous avons été agréablement surpris car nous ne nous ne nous attendions pas du tout à fêter Noël, encore moins avec du foie gras et du pâté en croûte ramenés tout droit de France (la législation entre cette dernière et le Laos est beaucoup plus souple qu’avec les Etats-Unis).
Reçus comme des rois avec une plancha de Noël ! Je pense que j’ai joué tous les jokers de mon régime flexitarien, mais c’était vraiment délicieux.
Mon oncle et son fiston, Louka
Stéphane… et les baguettes : réveillon français, mais avec une touche asiatique !
Stéphane et sa femme avaient prévu tellement de nourriture que nous avons refait un repas le lendemain avec les restes, transformés en nouveaux plats : champignons moulinés pour en faire un velouté, magrets ajoutés à un plat de nouilles, crevettes au four, etc. Nous avons vraiment été gâtés.
Le 25 décembre au soir, nous dînions chez ma tante Vi Mone dont je garde un très tendre souvenir dans mon enfance. Elle a cuisiné tout l’après-midi pour préparer un énorme repas pour la famille…
Petit air fatigué…
Sulata, fils de Mone : adorable garçon qui grimace plus qu’il ne sourit… Sauf quand on lui a proposé de venir en France ! Alors là, c’était le plus beau sourire du monde !
Ce séjour au Laos a été également l’occasion pour moi de rencontrer une partie de ma famille que je n’avais jamais vue ou presque. Un peu timide au début, je retrouve l’ambiance « internationale » qui me plaît tant, avec des conversations qui mélangent anglais, français et laotien. Certaines personnes me racontent les souvenirs qu’ils ont de moi lorsque j’avais trois ans au Laos : je ne me rappelle pas de tout, bien évidemment. Cependant, les liens qui se sont créés restent précieux et je me sens heureuse d’être (re)venue ici pour partager ces souvenirs et en faire de nouveaux.
La légende de cette photo pourrait être « mes aïeux sont des geeks », ou « ce moment délicat où je constate que ma grand-mère, mon grand-oncle et ma grand-tante sont plus connectés que moi ».
Une multitude de plats préparés par ma tante
Tout le monde s’affaire : difficile d’avoir tout le monde regardant l’objectif en même temps
Les plats préparés ce soir-là relèvent davantage de la gastronomie laotienne et bien évidemment, c’était très bon. Je dois avouer que parfois, je ne savais pas trop ce que je mangeais (« mais qu’est-ce que c’est que ce bout de bois dans ma soupe ? ») et j’ai malencontreusement croqué dans un piment rouge. Il faut dire que juste avant, j’avalais une innocente tomate cerise qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau !
Une petite photo de famille pour finir. Tout le monde s’active dans tous les sens tout le temps alors cette photo où l’on pose très sagement en regardant l’objectif est à garder dans les archives !
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