Le 1er mars, je sors de mon cours de conversation pour aller dîner et je constate avec joie qu’il fait encore un peu jour. Le printemps pointe le bout de son nez, le temps est doux, et Claremont poursuit son rythme effréné d’activités qu’on peine parfois à suivre…
Avec un peu de musique cubaine pour accompagner le retour des chaudes températures…

Ces dernières semaines ont été intellectuellement très enrichissantes avec des événements auxquels nous participions un peu au hasard, poussés par la curiosité.
Il y a eu cette conférence de Slavoj Žižek, philosophe slovène. Je n’en avais jamais entendu parlé auparavant ; les gens autour de moi semblaient très enthousiaste à l’idée d’aller l’écouter alors je me suis laissée tentée. Joaquin et moi sommes arrivés un peu trop tard apparemment, car la salle était bondée. Nous nous sommes donc retrouvés dans une autre pièce où nous pouvions assister à la conférence en direct sur un grand écran.
Quel personnage ! Un puits de science qui vous fait comprendre les tenants et aboutissants du concept de l’idéologie en faisant une comparaison avec PokémonGo, compare Karl Marx et Jacques Lacan et admet que son plaisir coupable est de regarder la série Castle. Le tout est entrecoupé de critiques sur la politique (gauche comme droite en prennent pour leur grade) qui dressent un tableau où l’avenir du monde semble assez sombre. Pourtant, je continue de penser que si nous n’avons pas encore de solutions aux problèmes, le simple fait d’être conscient des problèmes est salutaire. Bref, dans tous les cas, la conférence était assez folle et elle l’était encore plus dans le sens où l’on n’a pas l’habitude de voir quelqu’un ne pas mâcher ses mots dans un environnement américain.
Mars a été aussi le mois des expériences culinaires à la française : manger de la galette à la fleur d’oranger en dehors du mois réglementaire, goûter les chouquettes réalisées par mes étudiants de cours de conversation*, re-croquer dans un BN offert par Ariane ayant passé une commande de biscuits français.
*Je faisais passer des entretiens individuels pendant que mes étudiants cuisinaient alors je n’étais pas là pour les surveiller… Oups.

Katya, notre professeure de pédagogie en langues étrangères, nous a invités à venir dîner chez elle. C’était l’occasion de retrouver les résidents de langue des différents colleges pour papoter de tout et de rien dans la maison de Katya qui ressemble à celle d’une globe-trotteuse. Il y a des objets curieux un peu partout et les plats faits maison achèvent de nous faire sentir nous bien.
Katya nous a également préparé un chai maison, thé noir avec du lait et des épices, pour finir ce repas délicieux. Je garde de cette soirée un souvenir paisible et chaleureux, avec un petit parfum d’épices.

J’ai découvert un nouvel endroit pour étudier : il s’agit d’un bâtiment de forme carrée appelée Le Cube et qui se trouve au milieu du campus du college ClaremontMcKenna (CMC). Il se trouve au milieu d’un miroir d’eau qui lui confère une atmosphère très sereine, une fois qu’on est à l’intérieur.
Pour l’anecdote, Le Cube est normalement un lieu réservé aux étudiants de CMC, exceptés quelques heures où il est ouvert à tous les étudiants. Initialement, les étudiants à l’intérieur n’ont pas voulu nous laisser rentrer (alors que le lieu était vide !), mais avec un peu de ruse, nous avons réussi à intégrer ce fameux cube en leur faisant un pied-de-nez. Non mais oh !

Qui de retour des beaux jours, dit piscine ! J’ai découvert pour la première fois la piscine de Scripps qui, avec ses palmiers, ses fanions, et bouées colorées, donnent l’impression d’être en vacances. Je ne me suis pas méfiée, et après avoir passé l’après-midi en compagnie de Tatiana, Maÿlis et mon devoir d’informatique, j’en ai malheureusement attrapé une insolation…

Pour revenir sur le thème de la nourriture française, j’ai enfin trouvé des petits beurres ! Cela m’a permis de mettre au congélateur trois gâteaux au chocolat, qui ont fait le bonheur de nos petits soirées studieuses avec Ariane, Grete et Joaquin. De temps en temps, la pression est trop forte et la bombe de chantilly permet de métaphoriquement relâcher un peu la pression apparemment…

Le zoot suit est le vêtement porté par les communautés mexicaines américaines dans les années 1940. Un peu extravagant, et surtout fringant, j’ai remarqué avec une certaine émotion qu’un homme dans le public était venu, habillé de ce costume (en suivant le lien, vous verrez un des personnages principaux de la pièce vêtu du fameux Zoot Suit).
L’histoire n’est pas joyeuse, mais la pièce en fait quelque chose d’assez subtil où l’on peut aussi passer des moments de franche rigolade et de légèreté, avec du swing et une esthétique rétro et colorée très rafraîchissante. C’est un bon moyen de se cultiver et d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de la ville à côté de laquelle on habite ! J’ai même eu un coup de coeur pour le personnage d’Alice Bloomfield, journaliste qui soutient les héros en travaillant sur les moyens de prouver leur innocence pendant qu’ils sont en prison. Son caractère bien trempé et son petit grain de folie m’ont rappelé quelques personnages joués dans des parties de jeux de rôle portant sur l’univers d’Hollow Earth Expedition…
Je termine cet article sur la fin de l’hiver alors que le printemps a déjà commencé et que l’air embaume la fleur d’oranger, un parfum printanier qui nous est assez peu familier en France, du moins, pas lorsque l’on se promène dehors… Prochains articles sur mes vacances à Montréal !
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